Quelques mots sur votre parcours artistique

Je suis un chorégraphe et artiste visuel émergent du Rwanda. Je suis actuellement basé à Kigali et depuis 2015, j’explore des thèmes tels que : le corps, la mémoire, l’identité et le pouvoir des visuels.

Depuis combien de temps êtes-vous artiste ?

J’ai commencé des spectacles de danse officiels en 2010. En 2014, j’ai commencé à créer mon propre travail dans le théâtre de danse et un an plus tard, dans les arts visuels.

Pourquoi avez-vous demandé cette bourse ? Comment la bourse vous soutiendra-t-elle ?

J’ai postulé pour cette bourse parce que je souhaite continuer à travailler, créer, collaborer et partager mon art avec le monde. C’est aussi une bonne opportunité pour ma visibilité en tant qu’artiste contemporain rwandais émergent sur les plateformes artistiques internationales.

Quels sont vos objectifs artistiques concrets après cette résidence ?

Je veux pouvoir m’engager avec d’autres confrères de Kigali et continuer à explorer ce nouveau médium de travail en art numérique avec d’autres projets personnels futurs. Je veux pouvoir commencer à initier aussi bien d’autres collaborations possibles avec différents artistes régionaux, institutions et compagnies d’art alors que nous redéfinissons les nouvelles normes de travail dans l’industrie de l’art.

Qu’avez-vous accompli au cours de cette résidence de création ? Quel est le résultat (œuvre créée) ? Qui a été impliqué dans le processus de création ?

Le 4 août, nous avons commencé le processus de création de la chorégraphie avec principalement 7 jeunes danseurs et chorégraphes locaux, un concepteur d’art visuel et un producteur de musique pour nous accompagner dans notre parcours. L’ensemble du processus a duré deux semaines et du 15 au 20, nous avons présenté notre spectacle et tourné dans différents endroits de la ville. À la fin de la partie la plus difficile, nous nous sommes lancés dans la post-production des séances de photos et du court métrage, ce qui nous a pris environ 3 semaines.

Comment estimez-vous que ces activités permettent une réflexion sur le monde actuel, en lien avec la crise du COVID-19, et/ou sur la construction du futur ?

L’ensemble de Kigali on the Horizon pousse mon public local et international à une réflexion profonde sur ce qui se passe en particulier ici à Kigali à travers mes personnages de fiction, mes matériaux chorégraphiques et le symbolisme visuel de mes séries de photographies et de mon court métrage. Certains de mes spectateurs non artistes ont dit que même s’il n’y a pas de mots dans mon travail artistique, ils ont réussi à saisir la force de l’œuvre.

Quel a été votre ressenti durant la résidence ? Et au sortir de celle-ci ?

L’objectif principal de cette œuvre était de nous exprimer artistiquement et d’utiliser différentes formes d’art afin de faire ressortir l’authenticité de notre expérience de la vie à Kigali par rapport à la pandémie de Covid19 et à l’avenir. Pour y parvenir, nous nous sommes donné le droit de rêver et de fusionner ces expériences avec la réalité, d’où l’idée du concept de fiction de l’œuvre "Kigali on the Horizon".
En fait, nous avons beaucoup appris pendant le processus de création grâce à la collaboration avec différents artistes locaux dans différents départements artistiques, de la musique, la mode, l’art conceptuel, la photographie, le cinéma au théâtre de danse. Il nous a fallu beaucoup de confiance, de discipline, d’engagement et de résilience pour pouvoir porter le concept de KIGALI ON THE HORIZON dans son ensemble, des papiers à la scène virtuelle et aux écrans, et au final nous avons été heureux et satisfaits des résultats.