Africalia et UNESCO (la Commission flamande, la Commission belge francophone et germanophone et le Bureau de liaison de l’UNESCO à Bruxelles) s’unissent pour proposer un débat lors des Journées Européennes du Développement (#EDD16).
« Culture, where art thou ? (Culture, où es-tu ?). À la recherche de la culture dans les Objectifs de Développement Durable (ODD). De la Convention UNESCO 2005 sur la Promotion et la Protection de la diversité culturelle aux ODD de l’Agenda 2030 des Nations Unies. »
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Africalia et UNESCO (la Commission flamande, la Commission belge francophone et germanophone et le Bureau de liaison de l’UNESCO à Bruxelles) s’unissent pour proposer un débat lors des Journées Européennes du Développement (#EDD16).
« Culture, where art thou ? (Culture, où es-tu ?). À la recherche de la culture dans les Objectifs de Développement Durable (ODD). De la Convention UNESCO 2005 sur la Promotion et la Protection de la diversité culturelle aux ODD de l’Agenda 2030 des Nations Unies. »
Ce débat a eu lieu le jeudi 16 juin 2016 de 11h à 12h15 au Tours et Taxi (local D6), Bruxelles.
Il visait à mettre en avant la valeur ajoutée de la culture et de sa prise en considération dans les ODD, déterminés par l’ONU fin 2015.
UNESCO Belgique fera le point sur la Convention de l’Unesco de 2005 sur la diversité culturelle et la Convention de l’Unesco de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, deux précieux instruments internationaux. Il mettra également en évidence le rôle de la culture dans un contexte post-conflit.
Africalia plaide en faveur du rôle essentiel joué par la culture dans les programmes de développement et trouve sa source dans ces initiatives internationales : les Conventions de l’UNESCO de 2003 et 2005 ainsi que dans les ODD de l’Agenda 2030 des Nations Unies.
Jyoti Hosagrahar (UNESCO), Mercedes Giovinazzo (Interarts Foundation), Lynnette Micheni (PAWA254), Simone Cipriani (Ethical Fashion Initiative) et Dr. Nina Obuljen Koržinek (Institute for Development and International Relations in Zagreb). Modérateur : Gie Goris (MO* magazine).
« Quels sont les éléments nécessaires pour que la culture puisse jouer un rôle dans le développement et comment savons-nous qu’elle est en train de jouer ce rôle ? »
· Les objectifs des Conventions 2003 et 2005 de l’UNESCO sont étroitement liés à certains Objectifs de Développement Durable (ODD). Elles constituent des outils clés pour intégrer la culture dans les stratégies nationales de développement.
· Les conventions sont des instruments afin d’établir de nouveaux contextes de relations commerciales internationales. La convention 2005 met en avant le rôle du développement local : le renforcement des productions locales, des ressources locales, des capacités locales permet aux personnes d’accéder au marché et de voir un échange de biens et services mieux équilibré au sein du marché international.
· Le programme de banque d’experts se penche sur les manières de continuer à développer les capacités au sein des pays partenaires. Fournir un appui pour concevoir des projets ne suffit pas, il est également nécessaire de renforcer les capacités pour que les personnes puissent tirer profit de ces projets et programmes d’aide.
· La plupart des instruments dans le domaine de la culture ne disposent que peu de la machinerie nécessaire (programmes opérationnels, ressources humaines, financements) pour les faire fonctionner et qu’ils soient utiles. Les artistes et les personnes qui travaillent avec les artistes ont besoin d’avoir les capacités pour concrétiser ces conventions.
· La culture n’est pas réservée au domaine de la gouvernance : les ONG, la société civile, les artistes ... doivent être impliqués. Tout le monde est important et a son rôle à jouer. Faire en sorte que la culture compte dans les politiques de développement ne peut se produire que si tout le monde joue son rôle.
· Ce qui a été achevé dans les 2 ans menant à la concrétisation des ODD était déjà un succès – réunir 7 grandes coalitions afin de travailler sur une position commune sur les questions de la culture dans les ODD – mais cela n’a pas été suffisant pour intégrer la culture dans un de ces objectifs. Le secteur culturel n’a pas été suffisamment organisé ; lobbying et plaidoyer doivent être effectués sous différentes formes et le secteur culturel devraient apprendre des autres secteurs.
· Offrir aux personnes – qui ont envie de changer les systèmes dans leur pays et qui sont au courant des problèmes qui s’y produisent – un espace sûr où ils peuvent s’exprimer, les équiper des outils et des compétences dont ils ont besoin, crée un mouvement de courage, de dialogue et d’inclusivité.
· Les arts et la culture sont des domaines qui transcendent le genre, les classes et l’éducation. Les arts et la culture ont le pouvoir de rassembler dans un même espace les intellectuels, les politiciens, les communautés de jeunes et les gens issus de la classe moyenne. Les hubs créatifs en Afrique créent un espace inclusif pour tous, menant à des communautés inclusives.
· Il existe en Afrique sub-saharienne une culture de résilience à travers laquelle les gens surpassent les limites de leurs conditions. Lorsqu’une opportunité se présente, la rareté amène les personnes à se rassembler et à collaborer ensemble. Cela renforce le capital social, l’inclusion et leur permet de travailler en connexion avec le secteur des industries culturelles.
· La culture ne doit pas rester un secteur replié sur lui-même. Il est important de commencer à parler à d’autres ministères, d’autres départements, d’autres acteurs afin que tout le monde puisse commencer à travailler ensemble d’une manière plus intégrée.
Jyoti Hosagrahar est directrice de la Division de la créativité, Secteur de la culture de l’UNESCO. Elle possède un doctorat en architecture obtenu en 1997 à l’université de Californie (Berkeley) et a travaillé durant plus de 25 ans dans le domaine de la culture, en tant que professeur d’université et professionnelle. Depuis 2006, Jyoti Hosagrahar a participé à titre d’expert technique à un certain nombre d’initiatives de l’UNESCO, y compris l’élaboration de la Recommandation concernant le paysage urbain historique, le Congrès de Hangzhou sur la culture et le développement en 2013 et, plus récemment, au Rapport global sur la culture pour le développement urbain durable.
Simone Cipriani est le fondateur et le responsable d’Ethical Fashion Initiative (créée en 2009), programme phare du Centre du commerce international, agence conjointe de l’Organisation des Nations unies et de l’Organisation mondiale du commerce. Après avoir acquis une expérience professionnelle dans l’industrie du cuir en Italie, au Vietnam, en Inde, en Chine et au Maroc, il s’est installé en Éthiopie où il a travaillé pour l’UNIDO à la mise en place de centres de service pour le secteur du cuir local. À la faveur de ses rencontres et ses coopérations avec des micro-producteurs, Simone Cipriani a entrevu la possibilité d’établir un lien entre les artisans qualifiés et l’industrie de la mode dans leur intérêt mutuel. C’est ainsi qu’il a fondé Ethical Fashion Initiative.
Mercedes Giovinazzo est la directrice de la Fondation Interarts à Barcelone depuis 2005. Elle a été une des leaders de la campagne mondiale réclamant la prise en compte de la culture dans les Objectifs de développement durable au-delà de 2015 (« le futur que nous voulons intègre la culture » www.culture2015goal.net). Elle est également l’ex-présidente de Culture Action Europe. Avant de rejoindre Interarts, elle a occupé le poste de directrice des services du Forum universel des cultures à Barcelone. De 1995 à 2002, elle a dirigé la Division des politiques et de l’action culturelles du Conseil de l’Europe à Strasbourg (France).
Lynnette Micheni exerce les fonctions de directrice de programmes à PAWA254. L’association sans but lucratif PAWA254, constituée en 2009, est une plateforme de coopération artistique, culturelle et de défense d’intérêts qui regroupe des artistes et militants désireux d’œuvrer ensemble pour le changement social et la promotion des droits de l’homme. Son expérience professionnelle précédente s’est déroulée au sein de la Kenya Community Development Foundation, où elle s’est occupée de la gestion des subventions au développement de la jeunesse. Lynnette est fascinée par le pouvoir d’organisation de la jeunesse et les possibilités illimitées offertes par l’innovation et l’énergie qui se dégage des organisations de la jeunesse nouvellement créées.
Nina Obuljen Koržinek travaille comme chercheuse à l’Institute for Development and International Relations à Zagreb. Elle est titulaire d’un master et d’un doctorat en sciences politiques de l’université de Zagreb. Avant son arrivée à l’institut, elle a travaillé au ministère des affaires étrangères, au ministère de la culture en Croatie et à l’UNESCO à Paris. Elle a également dirigé la délégation croate lors des négociations concernant la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (2005) de l’UNESCO et présidé le Comité intergouvernemental de la Convention (2010).
De 1980 à 1990, Gie Goris travaille dans le secteur de l’éducation au développement. En 1990, il débute sa carrière dans le journalisme en tant que rédacteur en chef du Magazine Wereldwijd. Depuis 2003, il est rédacteur en chef du Magazine MO*, magazine mensuel traitant des questions mondiales et distribué à 120.000 exemplaires.
Gie Goris écrit généralement sur les questions d’interculturalité, de religion et de mondialisation. Il a voyagé aux quatre coins du monde et interviewé aussi bien des écrivains et des penseurs que des politiciens et agriculteurs. Parmi eux, on retrouve Tariq Ali, Nasr Hamid Abu Zayd, Arundhati Roy, Toni Morrison, Ellen Johnson-Sirleaf, Amartya Sen.